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Des rotifères ressuscités après 24.000 ans passés dans le pergélisol gelé de Sibérie

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Dans les habitats naturels gelés en permanence, certains organismes peuvent être conservés pendant des dizaines de milliers d’années et reprendre vie aujourd’hui.

Par exemple, à partir du tissu placentaire de fruits de silène retrouvé dans un pergélisol fossile gelé depuis 32.000 ans, des chercheurs ont pu redonner naissance à cette plante herbacée sauvage de la famille des caryophyllacées, comme les œillets. De même des nématodes, ces vers ronds très courants, trouvés dans du pergélisol de deux localités du nord-est de la Sibérie datant de plus de 30.000 ans ont pu être réanimés. Le dernier exploit en date est rapporté dans un article paru dans une revue savante de biologie, signé par une équipe internationale de chercheurs russes, américains et tchèques.

L’article décrit comment ont été ramené à la vie des bdelloïdes, animalcules de l’embranchement des rotifères, dont la longueur varie entre 150 et 700 µm et qui peuvent être observés à l’aide d’une simple lentille grossissante. Ces rotifères multicellulaires ont été récupérés dans le pergélisol du nord-est de la Sibérie et datés au carbone 14 d’environ 24.000 ans. Il s’agit du plus vieux cas signalé de survie de rotifères à l’état congelé. Les chercheurs ont par ailleurs montré qu’il était possible de réaliser en laboratoire une culture clonale de ces animaux microscopiques par parthénogenèse.

L’idée de ressuscités de vieux organismes n’est d’ailleurs pas nouvelle comme le rappellent, dans leur ouvrage “L’Apogée”, Jacques Carles et Michel Granger, deux prospectivistes canadiens dont les prévisions sont généralement pertinentes et vérifiées dans le temps.
Très récemment encore, Max Hodak, le cofondateur, avec Elon Musk, de la société Neuralink ,affirmait que les biotechnologies devraient pouvoir d’ici une quinzaine d’années, créer des créatures vivantes totalement nouvelles, dignes de peupler un Jurassic Park moderne. Il ne s’agirait pas de dinosaures mais d’animaux qui pourraient être tout aussi exotiques et étonnants. Pour ce spécialiste de la bio-ingénierie et des implants cérébraux, les biotechnologies seront en effet bientôt en mesure de répondre au problème de la perte de biodiversité en créant de nouvelles espèces… (voir notre article sur le sujet).

Au-delà de ces idées un peu folles et risquées, il faut s’interroger sur le danger que laisse entrevoir le réchauffement climatique avec la libération potentielle, de bactéries ou de virus, conservés congelés jusqu’à ce jour dans le pergélisol des zones arctiques.

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