Né en 1872 en Pologne, Morris Hirshfield est considéré comme l’un des artistes autodidactes les plus importants du XXe siècle. Mais cette reconnaissance est récente. Il y a peu, ses peintures souffraient toujours du préjugé qui accompagne fréquemment l’art réalisé en dehors des circuits traditionnels.
Hirshfield a immigré à New York à l’âge de 18 ans, où il a d’abord travaillé comme tailleur dans une usine de vêtements pour femmes. Puis il s’est mis à son compte. Ses affaires ont vite prospéré grâce à son inventivité et au design de ses créations, en particulier ses modèles de pantoufles très esthétiques qui plaisaient beaucoup aux dames de l’époque. A son apogée son entreprise comptait 300 employés.
Contraint de prendre sa retraite en 1935 pour des raisons de santé, il se met à peindre. Sa carrière de peintre autodidacte sera donc brève et il ne peindra que quelque 80 tableaux. Un marchand d’art new yorkais le découvre au début des années 1940. Une exposition lui est consacrée, en 1943, au Museum of Modern Art de New York, puis une autre en 1947, quelques mois après mort, à la galerie new-yorkaise de Peggy Guggenheim. Rapidement son nom est presque oublié. Ce n’est qu’au tournant du 21ème siècle qu’il est redécouvert et qu’il est reconnu enfin comme une figure emblématique du surréalisme. Son travail est de nouveau exposé au MoMA et dans les grands musées du monde . En 2022, une exposition rétrospective lui a été consacrée par l’American Folk Art Museum de New-York. Célébrée comme l’une des meilleures de l’année par le New York Times et le Wall Street Journal, elle regroupait 40 peintures de ce grand artiste autodidacte.
