Michelin, devenu depuis 2019 le premier producteur mondial de pneus, devant le japonais Bridgestone , vient d’annoncer la construction au Chili d’une usine pilote pour valoriser 30.000 tonnes de pneus en fin de vie, soit quelque 60% des pneus usagés du pays.
L’unité, située proximité d’Antofagasta, une ville côtière située dans le désert d’Atacama, sera la première au monde à utiliser une nouvelle technologie mise au point par Enviro, une startup suédoise dont Michelin a pris 20% du capital.
Le procédé breveté consiste à déchiqueter les pneus usagés puis à les traiter par pyrolyse pour produire du noir de carbone (30%), des hydrocarbures (50%), du gaz (10%) et de l’acier (10%). La valeur des produits obtenus est environ 10 fois celle des matières premières utilisées ce qui rend le procédé très rentable. L’usine devrait être opérationnelle en 2023.
Environ 2,5 milliards de pneus sont commercialisés chaque année dans le monde. Lorsqu’ils sont usagés, certains de ces pneus peuvent être réutilisés après reconditionnement (rechapage) mais un milliard de pneus en fin de vie ne sont plus réutilisables. 50% de ces pneus hors d’usage servent de combustible dans l’industrie, par exemple en cimenterie où une tonne de pneus peut fournir à peu près l’équivalent d’une tonne de charbon. Quelque 30% sont est utilisés comme adjuvant de revêtement de route (asphalte) ou recyclés comme isolants, joints et divers objets. Enfin 20% d’entre eux finissent dans des incinérateurs sans valorisation thermique ou pire dans des décharges, publiques ou sauvages.
Michelin est donc le premier grand fabriquant du secteur à montrer la voie d’une vraie valorisation des pneus déchets.