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L’homme et la machine deviennent partenaires

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Il y a beaucoup de fantasmes autour des robots. Un robot n’est qu’une machine conçue pour accomplir automatiquement des tâches en imitant ou reproduisant, dans un domaine précis, des actions humaines.
Les robots ne datent pas d’aujourd’hui. Cela fait déjà longtemps qu’ils travaillent sur les chaînes de montages des constructeurs automobiles, qu’ils remplacent les hommes pour les opérations dans les zones dangereuse des centrales nucléaires ou qu’ils exécutent des tâches répétitives dans de nombreux secteurs industriels. La nouveauté ce sont les nouvelles fonctionnalités que ces robots acquièrent avec le numérique et les nouvelles technologiques.
Les robots intelligents et dotés de technologie apprenante (machine learning) ne sont déjà plus cantonnés aux laboratoire, ils ont déjà nombreux à être opérationnels. Le déferlement imminent de l’intelligence artificielle, apte à exploiter des masses de données (big data) va avoir un impact profond sur le système productif bien plus rapidement que ce ne fut la cas avec l’arrivée de l’électricité ou plus récemment encore de l’internet. Cette intelligence artificielle couplée à des machines pourra automatiser la plupart des processus de production ce qui bouleversera le monde industriel et pourra générer d’importantes tensions.

Dans une large proportion, les tâches d’analyse et de traitement de l’information pourront être déléguées aux machines. L’emploi humain se concentrera sur les aptitudes les plus précieuses du cerveau : la capacité d’abstraction, la créativité, l’aptitude à donner du sens et à organiser la coopération entre les individus. L’homme devra rester maître de l’innovation, technique ou sociale pour penser et organiser le futur mais il pourra s’appuyer dans cette tâche sur les nouvelles fonctionnalités des machines. Les priorités de l’éducation devront refléter ces impératifs : apprendre à apprendre, apprendre à penser, apprendre à créer, apprendre à travailler en équipe.

L’avènement de la robotisation va également entrainer un processus de relocalisation dans les économies occidentales car si la délocalisation de la fabrication dans les pays à bas coût réduit les fais de personnels de 65% en moyenne, l’automatisation les réduit de 90%. La Chine, devenue l’usine du monde, a d’ailleurs bien identifié le danger. Elle investit à présent massivement sur la robotique. Rien que dans la zone industrielle de Guang-dong, 150 milliards d’euros sont budgétés pour implanter des robots dans les usines de cette province.

Les robots ne concernent pas que l’industrie, on en trouve de plus en plus dédié à un usage domestique. Après nous être habitué à utiliser toutes sortes de machines pour nous simplifier la vie, comme les calculettes, les lave-linge, les lave-vaisselles ou les aspirateurs, nous commençons à nous familiariser avec des machines incorporant des logiciels de plus en plus élaborés qui peuvent dialoguer avec nous, résoudre des problèmes de logique et répondre à nos questions sur la vie de tous les jours. Utiliser la commande vocale de notre smartphone pour envoyer des SMS ou faire une recherche sur Google n’est pas encore une pratique courante mais cela ne prendra guère plus qu’une quinzaine d’années pour que ces nouveaux comportements se généralisent et que d’autres plus significatifs encore apparaissent comme commander une voiture autonome ou un robot domestique.

Dans la Grèce antique, le prix d’achat moyen d’un esclave était de 150 drachmes, environ 500 € soit le prix d’Alpha 1 S le robot compagnon humanoïde conçu pour l’éducation et le divertissement par UBbtech et que l’on peut acheter chez Amazon.

Au-delà de la machine capable d’interagir avec l’homme, l’objectif reste d’augmenter les capacités humaines grâce à la technologie et non, comme c’est encore souvent le cas, d’obliger les utilisateurs à se conformer à la machine. Les concepteurs de robots « intelligents » devront veiller à les équiper d’interfaces adaptées à leurs contextes d’usage. En quelque sorte il s’agit d’établir un partenariat entre l’homme et la machine pour exploiter au mieux leur complémentarité. Dans les entreprises, ce partenariat pourra aller jusqu’à positionner les machines intelligentes dans la structure organisationnelle.

L’homme apportera aux machines qui dépendent de lui son expérience et son savoir-faire dans son domaine d’intervention, il fixera les objectifs et répartira les tâches entre les machines. L’employé du futur aura donc les fonctions de l’employeur d’aujourd’hui. Sa créativité, son aptitude à se projeter, sa motivation et ses qualités humaines en générales prévaudront sur le système technique au cœur de la machine. Si la machine devient de plus en plus pertinente et efficace pour gérer le « comment », l’homme reste celui qui décide le « pourquoi » dans ce partenariat homme-machine.

Les machines intelligentes devenant de plus en plus omniprésentes à partir des années 2030, dans la sphère professionnelle comme dans la vie domestiques, les humains deviendront des chefs d’orchestre de leur environnement digital qui deviendra comme un prolongement d’eux mêmes. Par la voie ou par le geste, ils lanceront telle application, en arrêteront une autre ou programmerons la mise en route d’un groupe de machines. Pour éviter le déclassement et survivre, la génération montante devra acquérir un minimum de culture et de savoir-faire numérique.

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