Trois mois à peine après les américains, L’agence spatiale chinoise vient d’annoncer ce 15 mai 2021 l’arrivée sur Mars du premier rover chinois.
L’engin, baptisé Zhurong, le dieu du feu dans la mythologie chinoise, s’est posé sur la planète rouge en bordure sud d’une zone glacée connue sous le nom d’Utopia Planitia. Il a commencé à faire parvenir à la Terre ses premières photos dès son premier jour de mission.
Cette aventure réussie a commencé le 23 juillet 2020 avec le lancement de la sonde Tianwen-1 par la fusée Long March 5 depuis la base spatiale de Wenchang située dans la province de Hainan dans le sud de la Chine. Long March 5 n’a rien à envier à son homologue américaine : d’une hauteur de 57 mètres, elle dispose d’une poussée de plus de 1000 tonnes. La sonde Tianwen-1 qu’elle emportait, est un engin spatial “trois-en-un” qui comprend un orbiteur, un atterrisseur et un rover.
Durant son périple vers Mars, Tianwen-1 a subi 4 corrections de trajectoire pour être finalement capté par la gravité de mars et placé en orbite en février dernier, après 7 mois de voyage.
Ce 15 mai, les chinois ont procédé aux dernières manœuvres. Comme pour la mission américaine Perseverance, durant les dernières 20 minutes, Zhurong et son atterrisseur étaient privés de contact avec la Terre et ont du se débrouiller par eux-mêmes.
Zhurong s’étant posé comme prévu, Tianwen-1 continuera d’orbiter autour de Mars pendant une année martienne (environ 687 jours terrestres). Elle servira de relai de communication entre le robot téléguidé et la Terre.
De son coté Zhurong explorera le sol martien pendant une durée d’au moins 90 jours.
Bien que relativement petit, 250 kg, il est très bien équipé avec un système de caméras panoramiques 3D de très haute résolution pour un repérage topographique très précis.
Il dispose également d’une sonde magnétométrique tout comme l’orbiteur afin de mieux comprendre le magnétisme encore mystérieux de Mars. En effet la planète rouge ne présente qu’un champ magnétique partiel ce qui laisse des zones entières de la planète en proie aux vents solaires et à l’évaporation de son atmosphère. Zhurong doit aussi étudier l’environnement ainsi que les données météorologiques et climatiques de Mars.
D’autres instruments de mesures sophistiquées sont embarqués sur Zhurong, comme divers spectromètres et un radar capable de pénétrer le sol martien jusqu’à 100 mètres de profondeur. Ces analyses donneront des renseignements précieux sur la structure géologique et physico-chimiques du sol mais aussi du sous-sol, en particulier quant à la présence de glace voire d’indice de preuves de vies passées.
Les soviétiques furent les premiers à poser un engin sur Mars en 1971 mais l’engin s’était écrasé et avait cessé d’émettre après seulement 20 secondes sans fournir de données exploitables.
Les américains furent plus chanceux, en 1976, en posant la sonde Viking 1 sur Mars qui put nous envoyer les premières photos de la planète rouge. En 1997, les américains réussirent à poser Sojourner le premier rover à circuler sur une autre planète que la Terre. Il leur fallut néanmoins attendre 2021 et la mission Perseverance pour relancer l’intérêt pour Mars. Depuis le 15 mai la Chine est donc devenue la deuxième nation à se poser avec succès sur Mars. Elle est le premier pays à y être parvenu du premier coup avec le lancement réussi d’un orbiteur, d’un atterrisseur et d’un rover.
Source : China National Space Agency & CGTN