Les premières photos de Ganymède, le plus gros satellite de Jupiter

Ce lundi 7 juin, la sonde Juno a pu s’approcher à 1038 kilomètres de Ganymède, la plus grosse Lune de Jupiter. Aucun engin spatial ne s’était approché d’aussi près depuis plus de deux décennies — la dernière approche remonte à la sonde Galileo de la NASA en 2000.

Les premières photos publiées par la Nasa sont spectaculaires de précision avec des cratères et des lignes suggérant des failles tectoniques.

La sonde Juno dont l’énergie est fournie par des capteurs solaires a été lancée en 2011 et placée en orbite autour de Jupiter en 2016. Les données collectées lors de son passage au plus proche de Ganymède vont permettre de mieux préciser sa composition, son ionosphère, sa magnétosphère, etc.

Ganymède est l’une des 79 Lunes de Jupiter. Elle effectue son orbite autour de la planète géante en approximativement sept jours terrestres. Avec son diamètre de 5 268 kilomètres, elle est un peu plus grosse que la planète Mercure. Elle est aussi le plus gros satellite naturel du système solaire.
Les données recueillies lors de précédentes missions permettent d’affirmer que Ganymède possède un noyau liquide riche en fer et un océan sous la glace de surface qui pourrait contenir plus d’eau que tous les océans de la Terre réunis. Les deux grands types de terrains de sa surface couvrent pour environ un tiers des régions sombres, criblées de cratères d’impacts et âgées de quatre milliards d’années et, pour les deux tiers restants, des régions plus claires, recoupées par des rainures larges et à peine plus jeunes.
C’est le seul satellite du système solaire connu pour posséder une magnétosphère, probablement créée par convection à l’intérieur du cœur ferreux liquide. Cette magnétosphère est comprise à l’intérieur du champ magnétique beaucoup plus important de Jupiter et connectée à lui par des lignes de champ ouvertes. Le satellite a une fine atmosphère qui contient de l’oxygène atomique (O), du dioxygène (O2) et peut-être de l’ozone (O3) ; de l’hydrogène atomique est également présent en faible proportion.

Au-delà de Ganymède, la mission Juno a pour objectif l’étude de la planète Jupiter. La structure de cette planète géante gazeuse et son mode de formation restaient, au lancement de la mission, largement inconnus malgré plusieurs missions spatiales et les observations astronomiques faites depuis la Terre. Les éléments recueillis par Juno permettent peu à peu de reconstituer la manière dont Jupiter s’est formée et de corriger ou d’affiner le scénario de formation des planètes du Système solaire dans lequel Jupiter a, du fait de sa masse importante, joué un rôle majeur.

Jacques CARLES

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