Aedes aegypti est le principal vecteur de la dengue, de l’infection par le virus Zika, de la fièvre chikungunya et de la fièvre jaune. Il s’agit d’un petit moustique d’environ 5 mm de long et de couleur sombre. Il peut être identifié par les marques blanches clairement visibles sur les jambes et un dessin en forme de lyre sur le thorax. Ce dernier détail le différencie du moustique tigre (Aedes albopictus) qui peut être confondu avec lui.
Il a été trouvé dans toutes les régions tropicales du monde et a commencé à migrer vers le nord. Lorsqu’il atteint un terrain favorable, il se propage facilement. Les œufs pondus par les femelles peuvent éclore rapidement, et si les conditions sont optimales, cela prend parfois seulement 24 heures. Des larves aux œufs en passant par les moustiques adultes, cela prend de 7 à 12 jours, selon les conditions (température…). À l’âge adulte, il peut se multiplier rapidement. Il a une adaptabilité incroyable et sa résistance aux répulsifs contre les moustiques augmente.
Jusqu’à maintenant, Aedes aegypti préfèrait le sang animal au sang humain, mais une étude récente (*) a indiqué qu’il changeait ses habitudes alimentaires. Selon les chercheurs, il dépend de plus en plus du sang humain. D’autres facteurs comme le réchauffement climatique, l’urbanisation croissante, les déplacements fréquents et l’interdépendance de l’économie mondiale peuvent également être propices à l’évolution, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’augmentation rapide des maladies dont il est vecteur.
La dengue préoccupe particulièrement l’OMS qui estime à 50 millions de cas de cette maladie « ré-émergentes » chaque année, dont 500 000 cas de dengue hémorragique, dont plus de 20% sont mortels. Les quatre souches virales connues transmises par les moustiques Aedes: DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4, sont très différentes les unes des autres.
Aedes aegypti n’est pas le seul moustique inquiétant. Le nombre d’autres moustiques qui nuisent aux humains est également en augmentation. C’est le cas du genre Anopheles, qui est répandu en Afrique subsaharienne et qui est provoque le paludisme. Mais cette menace ne se cantonne pas là et tend à se répandre dans plus de la moitié du monde.
En France, l’Institut Pasteur est particulièrement impliqué dans la lutte contre les moustiques, rappelle Anna-Bella Failloux, scientifique d’exception née à Tahiti, spécialisée en entomologie médicale et directrice de recherche à l’unité Arbovirus et Insectes Vecteurs de l’Institut Pasteur.
La lutte contre les moustiques (Anna-Bella Failloux – Institut Pasteur)
(*) Elizabeth Pennisi, Growth of cities could boost mosquito-borne diseases. Science (15 May 2020- Vol. 368, Issue 6492, pp. 695)
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