Principe de la photosynthèse |
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La photosynthèse est un processus biochimique qui permet aux plantes de produire de la matière organique à partir du dioxyde de carbone (CO2) et de l’eau (H2O) grâce à la lumière du soleil. La matière organique produite sera par exemple du glucose (C6H12O6) qui conduira par polymérisation à la cellulose. Il faut alors six molécules de dioxyde de carbone et six molécules d’eau pour synthétiser une molécule de glucose, relâchant six molécules de dioxygène, grâce à l’énergie lumineuse. Le bilan global peut s’écrire de façon simplifié: Cette équation globale masque en réalité un processus beaucoup plus complexe qui a a lieu dans les chloroplastes, un organite spécifique des plantes, au niveau des membranes des thylacoïdes où se situent les photosystèmes I et II et les cytochromes. Ce processus bioénergétique a pour fonction d’extraire l’énergie lumineuse et de la convertir en énergie chimique, laquelle est ensuite utilisée pour fabriquer la matière organique à partir d’eau et de dioxyde de carbone. Schématiquement , on peut décomposer la photosynthèse en deux groupes de réactions : Ces deux réactions (oxydation de l’eau et réduction du dioxyde de carbone) sont couplées dans un ensemble de réactions d’oxydoréduction faisant intervenir des transporteurs de protons (H+) ou d’électrons (e-) et les propriétés quantiques de la lumière. |
A moyen et long terme la photosynthèse artificielle pourrait être une des solutions au problème énergétique de l’humanité
Au début les chercheurs sont partis de la première étape de la photosynthèse naturelle (voir encart ci-contre) celle de l’oxydation de l’eau en utilisant des catalyseurs métalliques pour dissocier les atomes de l’eau à l’aide d’un rayonnement lumineux. L’idée était de fabriquer ainsi de l’hydrogène susceptible d’être utilisé directement comme combustible ou de servir de vecteur d’énergie pour la production d’électricité dans une pile à combustible. Parmi les précurseur on peut citer Daniel Nocera, un chercheur du MIT ((Massachusetts Institute of Technology) qui présente en 2011, une « feuille artificielle » composée d’un assemblage de fines couches de différents métaux capables de catalyser la décomposition de l’eau sous l’effet de la lumière solaire. Les rendements obtenus, bien que comparables à ceux de la photosynthèse naturelle, étaient cependant encore bien trop faibles pour rendre économiquement viable une technologie utilisant des catalyseurs à base de métaux rares et coûteux. Les recherches se sont néanmoins poursuivies activement pour améliorer l’efficacité du procédé. Tout récemment, des chercheurs britanniques de l’Université de Cambridge, en collaboration avec une équipe japonaise de l’Université de Tokyo, ont annoncé avoir mis au point un nouveau photocatalyseur offrant un rendement nettement supérieur à celui de photosynthèse naturelle (1). A ce stade, le « fuel » produit est pour l’essentiel de l’acide formique, un produit utilisable soit comme combustible soit comme matière première pour la fabrication de l’hydrogène. Le photocatalyseur utilisé reste malgré tout très complexe à fabriquer et nécessite encore des métaux rares et onéreux. Pour éviter cet écueil, des chercheurs de l’Université d’Iéna en Allemagne, proposent une alternative en combinant des composés organiques photosensibles et des catalyseurs métalliques non-précieux. Le composé obtenu semble prometteur car il parvient en effet à générer de l’hydrogène gazeux quand il est soumis à un rayonnement lumineux en milieu aqueux (2). En France, des chercheurs innovants du CEA travaillent sur une photoelectrode qui repose sur une architecture hybride, basée sur un semi-conducteur interfacé avec un catalyseur moléculaire. L’ensemble ne renferme que des éléments retrouvés en quantité abondante dans la croûte terrestre et peut donc produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau avec l’électricité qu’il autoproduit (3). D’autres chercheurs du CEA et leurs partenaires ont conçu de leur côté une voie de photosynthèse artificielle originale, basée sur l’utilisation de nano-polymères semi-conducteurs pour photo-oxyder l’eau (4).
Une toute autre voie est aussi explorée en utilisant l’autre versant de la photosynthèse naturelle, la réduction du CO2. Elle consiste donc à s’inspirer de la nature pour capter le dioxyde de carbone de l’air et le faire réagir avec de l’eau pour produire des molécules carbonées (pétrole synthétique ou autres produits chimiques destinés aux usages les plus divers : médicaments, plastiques, etc.). Cette approche de la photosynthèse artificielle pourrait ainsi contribuer au contrôle du climat en régulant la teneur en gaz carbonique de l’atmosphère tout en ouvrant une voie royale à une transition énergétique : celle où des plantes artificielles transformeraient le CO2 en carburants durables grâce à la lumière du soleil.
Une équipe internationale coordonnée par la Collège de France, a par exemple démontré qu’il est possible de transformer le gaz carbonique en hydrocarbures avec un rendement comparable voire supérieur à celle réalisée par les plantes avec un dispositif relativement simple et peu couteux (5). La technologie imaginée par ces chercheurs consiste à accoupler une cellule photovoltaïque bon marché à perovskite (6) et une simple cellule électrochimique à base de cuivre. La cellule à perovskite capture l’énergie solaire comme le font les panneaux photovoltaïques et la transforme en électricité que la cellule électrochimique va utiliser pour la production d’hydrocarbures à partir du gaz carbonique et de l’eau. Le gros avantage des perovskites est de pouvoir être imprimées sur divers supports et d’éviter l’usage de métaux rares, présentant de surcroît des risques pour l’environnement.
L’énergie solaire reçue par la Terre est immense : 1070 milliards de gigawattheures soit environ 100.000 milliards de tonnes d’équivalent pétrole. La photosynthèse capte moins d’un millième de cette insolation mais cela suffit à fournir toute l’énergie de la biosphère, celle nécessaire à l’ensemble des organismes vivants sur Terre. La consommation énergétique mondiale des humains, toute démesurée qu’elle soit, ne représente qu’environ un dix millième de l’énergie reçue du soleil.
Si l’espèce humaine parvient à maîtriser la photosynthèse artificielle, il lui suffira d’exploiter une infime fraction de l’énergie reçue du soleil pour disposer alors d’une énergie naturelle, renouvelable, propre et à profusion. Les dépenses militaires mondiales s’élèvent à près de 2000 milliards de dollars par an. Il suffirait d’orienter ces énormes budgets de mort vers des budgets dédiés à l’intéret des vivants pour parvenir à coup sûr à ce résultat. Le progrès technologique va en effet bien plus vite qu’on ne le pense pour peu qu’on le veuille. Entre le premier saut de puce de l’avion des frères Wright en 1903 et le premier pas sur la Lune de Neil Alstrong en 1969, il ne s’est écoulé que 66 ans, une durée inférieure à celle qui nous sépare de la fin de ce siècle. Dans un monde qui se globalise, la priorité des dirigeants politiques devrait être la coopération pour traiter les problèmes qui ne peuvent se résoudre qu’à l’échelle de la planète.
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