Après s’être peu ou prou stabilisé pendant quelques millénaires, le niveau des mers est reparti à la hausse au cours du 19ème siècle avec le déclenchement d’une nouvelle période de réchauffement. Le phénomène semble même s’accélérer depuis quelques décennies au point que, dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a revu à la hausse ses prévisions. Il n’exclue pas à présent que le réchauffement en cours puisse se traduire par une montée des eaux de l’ordre de 1 mètre d’ici 2100.
Plus pessimiste encore, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, dans sa toute dernière analyse, n’exclut pas une montée du niveau des eaux pouvant atteindre 2,5 mètres en 2100, ce qui n’aurait d’ailleurs rien d’exceptionnel à l’échelle des temps géologiques pour une période de transition entre deux glaciations de notre ère quaternaire. Lors de la période interglaciaire de Riss-Würm, il y a 125 000 ans, les scientifiques estiment que le niveau des mers s’élevait à environ 6 mètres au-dessus du niveau actuel. Lors de la période interglaciaire de Mindel-Riss, il y a 400 000 ans, le niveau des mers s’est stabilisé à un niveau très voisin, à quelques 5 mètres au-dessus de la valeur actuelle. Pendant cette période, les paramètres de l’orbite terrestre par rapport au Soleil étaient proches de la situation actuelle, un fait d’autant plus intéressant à noter que, 99 % de l’énergie terrestre provenant du soleil, toute variation de l’activité solaire a d’énormes répercussions sur le climat. Les fluctuations solaires affectent d’ailleurs les autres planètes qui nous entourent. Ainsi les températures moyennes relevées actuellement à la surface de Mars s’accroissent et les calottes polaires de Mars diminuent comme sur la Terre (1).
Au-delà des cycles géologiques naturels, depuis la révolution industrielle du 19ème siècle, l’activité humaine génère dans l’atmosphère une accumulation de gaz à effet de serre: méthane, protoxyde d’azote et surtout CO2. La concentration CO2 dans l’atmosphère terrestre dépasse ainsi aujourd’hui les 400 ppm (partie par million) soit environ 50% de plus que vers le milieu du 19ème siècle. L’homme est ainsi devenu un nouveau facteur géologique qui amplifie et accélère le dérèglement climatique. Le réchauffement climatique actuel semble plus rapide que ceux observés au cours d’autres périodes de réchauffement interglaciaire. D’ores et déjà une modification du tracé des côtes semble inéluctable d’ici la fin du 21ème siècle.
(1) Lori K. Fenton et al. “Global warming and climate forcing by recent albedo changes on Mars”. Nature (2007).
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